Prostate et sexualité
🩺 Focus sur l’embolisation de la prostate: le traitement de l’adénome qui préserve la sexualité
Qu’est-ce que l’embolisation ?
Il s’agit d’une intervention radiologique minimalement invasive qui consiste à boucher les vaisseaux artériels de la prostate pour diminuer son volume et la faire dégonfler.
Cette intervention mini-invasive est réalisée sous anesthésie locale, sur une hospitalisation d’une demi-journée en ambulatoire. Les résultats sont globalement très bon (autour de 95% de succès) avec une reprise d’une vie normale rapidement après le retour à domicile (entre 2 et 5 jours généralement).
La santé sexuelle des hommes est un sujet qui touche à la fois l’intime, le couple et la confiance en soi — et la glande prostatique joue un rôle non négligeable dans cet équilibre. Voici un article de synthèse, à partir de plusieurs sources médicales, pour comprendre comment la prostate (et son éventuel traitement ou ablation) peut influencer la sexualité, et surtout, ce qu’il est possible de faire dans chaque situation.
1. Le rôle de la prostate dans la sexualité
La glande prostatique intervient principalement dans la fonction reproductive : elle produit une part du liquide séminal, contribue à l’éjaculation.
Mais dans le champ de la sexualité « non reproductrice » (plaisir, intimité, couple), son rôle est indirect.
De façon plus détaillée :
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Elle est située à proximité des nerfs et vaisseaux impliqués dans l’érection : une intervention sur cette zone peut donc entraîner des effets secondaires sur l’érection.
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Les troubles de la prostate (hypertrophie bénigne, cancer, prostatite) peuvent par effet mécanique ou médicamenteux, altérer l’érection, l’éjaculation, le désir.
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Le désir, l’orgasme ou l’éjaculation ne se résument pas à l’érection : un bon fonctionnement érectile ne suffit pas toujours pour une sexualité satisfaisante.
2. Quels troubles sexuels liés à la prostate ?
D’après les sources, on distingue plusieurs types de troubles pouvant être associés à des pathologies ou traitements de la prostate :
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Troubles de l’érection (dysfonction érectile) : la plus connue, mais pas la plus fréquente.
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Troubles de l’éjaculation : volume diminué, éjaculation rétrograde (le sperme revient dans la vessie), absence d’éjaculation « classique ».
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Baisse du désir (libido) et troubles de l’orgasme : moins évoqués mais réels, souvent intriqués avec les autres troubles.
Par exemple, après certaines interventions de la prostate, la disparition de l’éjaculation normale peut provoquer un sentiment « je ne suis plus un homme », alors que sur le plan purement physiologique, la fonction sexuelle peut encore exister.
3. Sans prostate : est-ce encore possible d’avoir des rapports sexuels ?
Oui — et c’est un point essentiel à retenir : même après l’ablation complète de la prostate (par exemple une Prostatectomie radicale pour cancer), il est tout à fait possible d’avoir des rapports sexuels.
Quelques précisions :
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L’érection est toujours possible, même si les nerfs ont pu être endommagés lors de l’intervention. Des traitements existent (médicaments, implants pénien).
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En revanche, l’éjaculation « normale » via le pénis est souvent altérée car la prostate et les vésicules séminales sont enlevées : on parle d’éjaculation rétrograde ou absence d’éjaculation.
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L’intervention peut avoir un impact psychologique important : sentiment de perte, baisse de confiance, évolution du rôle dans le couple.
4. Facteurs d’impact & influences à connaître
Voici les facteurs qui peuvent influencer la sexualité dans le cadre des troubles ou interventions de la prostate :
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Type de pathologie : hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) vs cancer de la prostate. Dans l’HBP, l’impact direct sur la fonction sexuelle est souvent moindre.
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Type de traitement ou intervention :
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Interventions peu invasives (laser, endoscopie) ont un risque plus faible de troubles érectiles.
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Chirurgie pour cancer de la prostate a un risque plus élevé (> 50 % dans certains cas) de troubles sexuels selon l’âge, le stade, le chirurgien.
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Effets secondaires liés aux médicaments : certains traitements de l’HBP (alpha-bloquants, 5-alpha-réductase) peuvent entraîner une éjaculation rétrograde ou une baisse de testostérone.
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Effet psychologique : anxiété, sentiment de perte de virilité, adaptation du couple… tous ces facteurs peuvent amplifier l’impact des troubles physiques.
5. Conseils pratiques pour vivre une sexualité satisfaisante malgré tout
Voici quelques pistes utiles (à adapter avec l’avis de votre médecin) :
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Anticiper la discussion : Parlez avec votre urologue ou sexologue de la possibilité de troubles et des options avant l’intervention.
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Rééducation sexuelle : Après opération, la mobilité, l’érection, la confiance peuvent nécessiter une rééducation (exercices, conseils, soutien psychologique).
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Exploration des solutions médicamenteuses ou mécaniques : médicaments de l’érection (inhibiteurs PDE-5), pompe à vide, implant pénien selon situation.
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Redéfinir la sexualité et l’intimité : Même sans éjaculation normale, l’orgasme, le plaisir, le lien avec le partenaire restent possibles. Il peut être utile de se réorienter vers des formes d’intimité adaptées.
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Couple & communication : Informer votre partenaire, parler des attentes, de l’évolution, de ce qui est encore possible. Le soutien et la compréhension mutuels sont essentiels.
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Surveillance médicale : Continuer de faire suivre votre santé prostatique et sexuelle avec votre médecin, car certains traitements évoluent, et des solutions plus récentes sont disponibles (ex : procédures moins invasives).
6. En résumé
La prostate n’est pas le seul déterminant de la vie sexuelle masculine, mais elle l’influence de façon significative : érection, éjaculation, désir, intimité. Les troubles liés à la prostate (pathologie ou traitement) peuvent donc avoir des effets multiples — mais l’important à retenir est que la sexualité ne s’arrête pas : il existe des solutions, des adaptations, et une vie sexuelle active est souvent possible.
Si vous êtes concerné (par exemple après une ablation de la prostate) : n’hésitez pas à consulter un urologue ou un sexologue spécialisé pour un accompagnement personnalisé.
🧩 Tableau récapitulatif — Troubles sexuels et prostate
| Situation clinique | Troubles sexuels possibles | Mécanisme principal | Solutions / Prise en charge |
|---|---|---|---|
| Hypertrophie bénigne de la prostate (HBP) | Éjaculation rétrograde, baisse du volume de sperme | Compression des voies séminales + effets des médicaments (alpha-bloquants) | Adaptation du traitement, embolisation de la prostate |
| Prostatite (infection/inflammation) | Douleur à l’éjaculation, baisse du désir | Inflammation locale, gêne, anxiété | Antibiotiques, anti-inflammatoires, repos sexuel, embolisation de la prostate |
| Cancer de la prostate (avant traitement) | Baisse du désir, anxiété liée au diagnostic | Facteur psychologique dominant | Accompagnement psychologique, soutien du couple |
| Prostatectomie radicale (ablation totale) | Dysfonction érectile, absence d’éjaculation visible | Section des nerfs érectiles et retrait de la prostate | Médicaments érectiles, pompe, implant, rééducation |
| Radiothérapie prostatique | Diminution progressive de l’érection | Atteinte des nerfs et vaisseaux érectiles | Médicaments, soutien sexologique, traitements locaux |
| Hormonothérapie (traitement du cancer) | Baisse de libido, troubles érectiles | Chute de testostérone | Rééducation hormonale, prise en charge psychologique |
| Traitement focal par cryothérapie | Trouble érectile partiel, gêne périnéale temporaire | Refroidissement local pouvant affecter partiellement les nerfs érectiles | Technique mini-invasive : rééducation érectile, PDE-5 inhibiteurs, amélioration progressive en quelques mois |
FAQ: questions fréquentes sur la prostate et la sexualité
1. Peut-on encore avoir des rapports sexuels après une ablation de la prostate ?
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✅ Oui. Même sans prostate, il est possible d’avoir des rapports sexuels et de ressentir du plaisir.
L’éjaculation « classique » disparaît généralement, mais l’orgasme et l’érection peuvent être préservés, avec ou sans aide médicale (médicaments, pompe, implant).
2. Est-ce que l’ablation de la prostate rend impuissant ?
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🚫 Pas nécessairement.
Tout dépend de la technique chirurgicale, de l’âge, et de l’état des nerfs érectiles.
Les techniques dites « nerve-sparing » (préservant les nerfs) réduisent considérablement le risque de dysfonction érectile.
3. Est-ce qu’on peut encore avoir une éjaculation après une chirurgie de la prostate ?
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💧 Pas de manière visible.
Après une prostatectomie totale, les vésicules séminales et la prostate sont retirées : il n’y a donc plus d’émission de sperme.
Cependant, l’orgasme reste possible et souvent inchangé sur le plan du ressenti.
4. Quels traitements existent pour les troubles de l’érection après chirurgie ?
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💊 Plusieurs options existent :
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Médicaments oraux (inhibiteurs de la PDE-5 : Viagra®, Cialis®, Levitra®).
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Injections intra-caverneuses.
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Pompes à vide.
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Implants péniens (solution chirurgicale durable).
Une rééducation précoce est souvent conseillée pour stimuler la récupération.
5. La prostate influence-t-elle le désir sexuel ?
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🧠 Indirectement.
Les troubles de la prostate, la douleur, la fatigue ou l’anxiété liée à la maladie peuvent réduire le désir.
Mais la prostate en elle-même ne produit pas les hormones du désir : c’est la testostérone, sécrétée par les testicules, qui joue ce rôle principal.
6. Quels effets ont les médicaments pour la prostate sur la sexualité ?
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⚠️ Certains traitements de l’hypertrophie bénigne (HBP) peuvent provoquer :
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une diminution du volume de l’éjaculat,
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une éjaculation rétrograde (sperme dans la vessie),
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ou une baisse de libido.
Ces effets sont souvent réversibles à l’arrêt du traitement.
7. Peut-on retrouver une vie sexuelle normale après un cancer de la prostate ?
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🌿 Oui, dans de nombreux cas.
Cela dépend du traitement reçu (chirurgie, radiothérapie, hormonothérapie) et du temps écoulé.
La récupération peut prendre plusieurs mois, mais un accompagnement sexologique et médical permet souvent de restaurer une vie sexuelle épanouie.
Le traitement focal par cryothérapie est une option de traitement du cancer de la prostate qui évite la plupart du temps les effets indésirables sur le plan sexuel.