Biopsie d’un fibrome utérin suspect à l’IRM: éliminer une origine cancéreuse d’un fibrome avant la chirurgie

→ L’IRM dans le bilan des fibromes

L’IRM est un examen réalisé en pratique courante pour le bilan d’un fibrome. Cet examen permet de connaître la taille et le nombre des fibromes, mais également de rechercher des « signes d’atypie », à savoir des signes qui pourraient orienter vers une origine cancéreuse de la lésion.

→ Les limites de l’IRM

L’irm permet seulement d’orienter le diagnostic vers un éventuel fibrome de nature cancéreuse mais il ne permet pas d’en faire le diagnostic formel. Aussi, la pratique historique en cas de suspicion de fibrome cancéreux à l’irm consistait à pratiquer une hystérectomie (retirer l’utérus) ou une myomectomie (enlever le fibrome) pour analyse de la pièce opératoire. En pratique, il est fréquent que l’examen définitif ne révèle pas de signe de cancer malgré la présence de certains signes d’alerte à l’irm.

→ Les avancés génétiques et la biopsie

Les techniques de génomique moderne permettent maintenant à l’aide du prélévement d’un simple fragment de tissu de réaliser une analyse pour exclure formellement une tumeur cancéreuse. Cette technique offre l’avantage de préserver l’utérus, notamment chez des femmes jeunes avec un éventuel désir de grossesse.

→ L’ENVIRONNEMENT

L’intervention se déroule dans une salle de bloc équipée de plusieurs équipements de radiologie, à savoir un échographe et éventuellement dans certaines situations précises d’un scanner. En dernier recours, la biopsie peut se faire sous guidage IRM. Il n’est pas nécessaire d’avoir recours à une anesthésie générale, une sédation consciente ou une anesthésie locale sont suffisantes.

→ La technique

Après avoir anesthésié la peau et les tissus sous cutannés, ainsi que la paroi de l’utérus, l’opérateur met en place une aiguille dans le fibrome en ciblant spécifiquement la portion qui présente des signes d’atypie sur l’irm. Selon la localisation du fibrome, une voie d’abord transabdominale ou transvaginale peut être utilisée. Plusieurs carottes sont ensuites effectuées à l’aide d’un système dédié et transmises au laboratoire pour analyse.

A la fin de la procédure, le point de ponction est recouvert d’un pansement. Il s’agit de la seule cicatrice (millimétrique) laissée par l’intervention.

→  Les suites opératoires

Le patient est surveillé 1 heure en salle de réveil, puis retourne dans sa chambre.

La sortie de l’hôpital peut se faire après 4 heures de surveillance, après vérification de l’absence de complication.

Uterus polymyomateux

→ Taux de réussite

Le taux de réussite technique est pratiquement de 100%. La fiabilité de la biopsie, lorsqu’elle est bien faite est également de l’ordre de 100%.

→  Résultats après analyses des biopsies

Les études retrouvent au final une tumeur cancéreuses dans environ 1/3 des cas après biopsies. Ces résultats dépendent évidemment également des critères retenus pour la réalisation de la biopsie.

Il existe un risque de saignement dans les suites de l’intervention. Si il est assez fréquent d’avoir quelques pertes de sang dans la semaine suivant l’intervention, en revanche il est très rare d’avoir un volumineux hématome qui nécessite une hospitalisation prolongée ou une réintervention. En cas de prise de traitement fluidifiant du sang, ou de trouble de la coagulation, il est important de bien le signaler au médecin qui effectuera la biopsie.