Comment faire dégonfler la prostate?

La prostate est une glande de la taille d’une chataigne (environ 20cc). Elle augmente naturellement de taille avec l’âge. Chez certains homme, elle grossit de manière inconsidérée, et appui alors sur l’urètre, le conduit qui ammène l’urine jusqu’à la verge. Ceci a pour conséquences des symptômes urinaires divers, associant des difficultés à vider la vessie, des envies urgentes et d’autres symptômes.

→ Un traitement en ambulatoire de l’adénome

L’embolisation de la prostate consiste à boucher les artères de la prostate. Cette intervention a lieu dans un bloc opératoire avec un guidage radologique. Le médecin rentre un cathéter dans une artère du plis de l’aine puis l’ammène jusqu’au artères prostatiques, avant de les boucher grâce à des petites billes ou de la colle biologique.

→ Un traitement qui évite la sonde urinaire et le passage par la verge

Lors d’une embolisation tout se passe par les artères. Il n’y a pas besoin, sauf exception de mettre en place une sonde urinaire ou de passer des instruments à travers la verge.

→ Un traitement en ambulatoire avec un retour rapide a des activités normales

Après seulement 3 heures de surveillance le patient sort de l’hopital. Il peut reprendre les activités de la vie courante le lendemain. Les effets se font sentir entre 5 et 10 jours après l’intervention.

→ Un traitement efficace pour le gonflement de la prostate

Les résultats de l’embolisation sont excellents avec une amélioration significative des symptômes urinaires dans 80 à 90% des cas.

→ Un traitement qui préserve les fonctions urinaires et sexuelles

L’autre avantage de cette technique est la préservation des fonctions urinaires et sexuelles et notamment l’éjaculation. Les effets secondaires graves de l’embolisation de la prostate sont pratiquement inexistants (lire l’article sur les effets secondaires et sexuels de l’embolisation de la prostate)

Les médicaments les plus utilisés pour faire dégonfler la prostate sont les α-bloquants et les inhibiteurs de la 5α reductase. Voici une rapide revue de leurs actions et effets secondaires

→ Alfuzosine (XatralⓇ), oxazosine, et autres: les alpha-bloquants

Ces médicaments agissent en détendant les muscles de la vessie, la prostate, et l’urètre. Ceci améliore l’écoulement du jet urinaire

les alpha-bloquants sont des médicaments utilisés pour détendre les muscles de la vessie, de la prostate, et de l’urètre et donc permettre un meilleur écoulement du jet urinaire. Ces médicaments peuvent entraîner des troubles de l’éjaculation, notamment une absence de sperme (nommée anéjaculation). Ils peuvent également être à l’origine d’une baisse du tonus dans les muscles de l’organisme nommée hypotension orthostatique pouvant entraîner des chutes. Il faut donc être particulièrement vigilant dans les premiers jours de traitement (habituellement, au-delà de quelques semaines, l’organisme s’adapte et les épisodes disparaissent).

→  Chibro-proscarⓇ, finasteride, dutasteride:

les inhibiteurs de la 5α reductase

Mode d’action: blocage de la transformation en dihydrotestosterone de la testosterone. Ce médicament met en général entre 1 et 6 mois pour être efficace et entraînent une diminution moyenne de 30% du volume de la prostate.

Effets secondaires:

Plusieurs effets secondaires sont possibles, et notamment baisse de la libido, impuissance, troubles de l’éjaculation et une augmentation du volume des seins. La fréquence de survenue de ces effets indésirables est de l’ordre de 1 à 10%.

Attention,  ces médicaments peuvent entraîner des troubles psychiatriques, incluant dépression, troubles anxieux ou modifications de l’humeur. En cas de modification de l’humeur, leur prise doit être interrompue et un médecin doit être consulté en urgence.

→  Tadalafil (Cialis), Sildenafil (Viagra): les inhibiteur de la phosphodiesterase type 5

Mode d’action: ces médicaments agissent en dilatant les vaisseaux sanguins de la verge qui sont souvent connectés à ceux de la prostate.

Effets secondaires: Certains effets secondaires ont été décrits avec l’usage du Cialis, notamment des sensation de bouffées de chaleur, des douleurs dans les muscles et des vertiges.

A noter que ces médicaments (Cialis et viagra) sont des traitements des troubles de l’érection. Ils peuvent être intéressant chez les patients avec des soucis urinaires d’origine prostatique et des troubles de l’érection. Avec les dosages utilisés pour les problèmes prostatiques, il n’y a pratiquement pas de risque de priapisme (penis « bloqué » en érection).

→ Regime alimentaire

Limiter la consommation de café et d’alcool et régler les problèmes de constipation, peut améliorer les problèmes de prostate. En revanche il est difficile de diminuer la taille de sa prostate en changeant simplement les habitudes alimentaires.

→ Phytothérapie

De nombreux extraits de plantes permettent d’agir sur la taille de la prostate. On peut citer notamment les racines d’orties, le palmier nain, l’epilobe, la tomate, le prunier d’Afrique, le thé vert, les graines de citrouilles, la courge la grenade, le clou de girofle et l’oignon.

De façon générale la pratique d’une activité sportive permet de retarder l’apparition de l’adénome de la prostate. Certains exercices de contrôle respiratoire et de relaxation peuvent aider à mieux gérer les symptômes liés à la prostate gonflée, notamment grâce à un meilleur contrôle du tonus de la vessie.

→ L’exercice de Kegel

L’exercice de Kegel est le plus célèbre exercice pour essayer de dégonfler la prostate. Il consiste à contracter les muscles de la vessie durant 5 secondes à intervalle réguliers en relâchant ensuite pendant 20 secondes avant une nouvelle contraction. Le programme habituel est constitué de 3 à 5 répétitions de 10 contractions.

→ Relaxation, méditation 

Ces pratiques permettent également un meilleur contrôle vésical. En effet, le stress est une composante de l’activité vésicale. Aussi, les techniques permettant de lutter contre le stress permettent un meilleur contrôle vésical. L’exercice de Kegel peut aider à la relaxation.

Plusieurs types de traitement chirurgicaux existent pour faire dégonfler la prostate. Les indications dépendent de la gêne, du terrain (maladies associées, traitement anticoagulants), des attentes du patients et de la taille de la prostate.

Les effets secondaires sont assez communs aux différentes techniques. Il existe notamment des effets sur les fonctions sexuelles (éjaculation rétrograde (sperme qui part dans la vessie), diminution possible des sensations d’orgasme) ou les fonctions urinaires (incontinence post-opératoire transitoire, sténose urétrale).

→ La TURP : Resection trans-uretrale de la prostate

La TURP est une résection de la prostate par voie naturelle. L’intervention se déroule sous anesthésie générale ou rachi-anesthésie. Un endoscope est introduit dans la verge, puis des petits copeaux de prostate sont réséqués et retirés, raison pour laquelle on parle parfois de rabotage ou de grattage. L’évacuation de ces copeaux permet de rétablir un conduit permettant l’écoulement de l’urine. A la fin de l’intervention, une sonde urinaire est mise en place afin d’éviter un caillotage (saignement et formation de caillot dans la vessie).

La TURP entraîne une éjaculation rétrograde, c’est-à-dire une absence d’éjaculation lors de l’orgasme sexuel. La TURP peut également conduire à une incontinence urinaire, mais qui est la plupart du temps transitoire.

→ L’adénomectomie par voie haute

L’adénomectomie est un traitement de l’adénome de prostate de grande taille (prostate dont le volume est supérieur à 80cc). L’intervention consiste à retirer uniquement l’ adénome de prostate tout en laissant en place la partie périphérique (c’est une intervention différente de la prostatectomie radicale qui est pratiquée pour les patients avec un cancer de la prostate et qui consiste à retirer toute la prostate). Habituellement le chirurgien accède à la prostate par voie directe ou par voie transvésicale. Etant donné le risque de caillotage du aux saignements post-opératoires, une sonde urinaire est laissée en place qui sera retirée dès que les urines redeviennent claires, en quelques jours habituellement.

→ La resection par laser Holep (Holmium Laser Enucleation of the Prostate)

La resection par Laser Holep consiste à enlever la partie hypertrophiée de la prostate grâce à un laser. Celui-ci est introduit dans la verge au travers d’un tube avec une caméra (uretroscope). Grâce au laser, le chirurgien fragmente la prostate en de multiples morceaux qui sont ensuite évacués. A la fin de l’intervention, une sonde urinaire est mise en place le temps que les urines redviennent claires.

La résection Laser permet de traiter les adénomes de toutes tailles. Elle nécessite cependant un chirurgien expérimenté: toutes les études montrent une corrélation entre l’expérience du praticien et les résultats. La résection Holep a également des conséquences sexuelles, avec une perte de l’éjaculation et une diminution de la perception de l’orgasme sexuel. L’incontinence urinaire est possible en post-opératoire mais souvent réversible.

Comme cela a été montré dans cet article, différentes possibilités existent pour traiter la prostate. Les traitements médicaux sont généralement prescris en première intention associé à des mesures hygiéno-diététiques. En cas de persistance des symptômes les techniques chirurgicales permettent une désobstruction plus complète de la prostate.

L’embolisation de la prostate est une alternative aux différents traitements qui est réalisée par voie intra-vasculaire. Ce traitement est particulièrement intéressant chez les patients jeunes, chez qui un traitement médical ne marche pas et qui sont à la recherche d’un traitement qui limite au maximum les effets secondaires potentiels d’une chirurgie, notamment sur le plan sexuel.