La vessie est un organe du pelvis constitué d’un muscle, le détrusor. Comme tous les muscles du corps humain, il possède la capacité de se contracter et de grossir (on parle d’hypertrophie). Dans le cas de l’hypertrophie prostatique, pour compenser l’augmentation de pression dans le canal urétéral, la vessie va précisément augmenter sa force de contraction et s’hypertrophier. Cette hypertrophie va initialement améliorer les capacités urinaires des patients, mais à plus long terme entraîner des problèmes. Dans un premier temps, les contractions vésicales vont devenir fréquentes et difficile à contrôler ce qui explique les premiers symptômes (urines fréquentes et urgenturie). Et les conséquences vésicales vont continuer à s’aggraver avec le temps.
→ La vessie de lutte: une vessie qui ne se vide pas (le résidu post-mictionnel)
Après plusieurs années de contraction forcée et incessante, la paroi vésicale se rigidifie, et elle fini par perdre sa capacité contractile. La miction devient alors difficile, et surtout les patients ont l’impression de ne plus vider leur vessie correctement. Ceci n’est pas qu’une impression et peut être objectivé par une échographie réalisée juste après une miction qui mettra en évidence un résidu post-mictionnel.
→ La vessie diverticulaire: des hernies dans la paroi
Les phénomène de poussée vésicale peuvent également entraîner des hernies de la muqueuse de la vessie à travers la paroi, qui vont former des diverticules vers l’extérieur. Ces poches appendues à la vessie se remplissent d’urine. Elles ne sont constituées que de muqueuse sur leur paroi, et l’absence de couche musculaire empêche leur contraction et donc la vidange de l’urine qui s’y trouve.
→ Les lithiases vésicales
Le ralentissement de la vidange de la vessie, et la stagnation des urines notamment dans les diverticules peut conduire à la formations de calculs (lithiases). Ces lithiases peuvent être douloureuses, ou bloquer les urines en cas d’engagement dans l’urètre.
→ La rétention aigüe d’urine et la vessie claquée
Lorsqu’elle est trop longtemps négligée, les épisodes répétés de stagnation des urines peuvent se répéter et s’aggraver. La pression intra-vésical augmente, la contraction vésicale ne suffit plus à compenser, et la vidange vésicale devient impossible: c’est la rétention aigue d’urine. Il s’agit d’une urgence nécessitant une évacuation des urines par mise en place d’une sonde à demeure.
En cas de rétention, si les urines ne sont pas évacuées rapidement, la distension peut endommager le muscle vésical qui perd alors complétement sa capacité à se contracter. On parle de vessie claquée par analogie au claquage musculaire qu’on connaît dans la pathologie du sportif. L’évolution et surtout la récupération d’une vessie claquée est incertaine et nécessite souvent du temps avant de se résorber.