Pourquoi la prostate grossit? Les causes et les traitements d’une grosse prostate

Le phénomène de la prostate qui grossit est un sujet familier pour beaucoup d’hommes, notamment après 50 ans. Dans des termes médicaux, ce processus est appelée hyperplasie bénigne de la prostate (HBP).  Afin de mieux comprendre ce problème de santé qui touche une large proportion d’hommes âgés, nous allons explorer ses causes, la manière dont il est diagnostiqué et les traitements disponibles.

→ Un traitement mini-invasif pour la prostate

L’embolisation de la prostate est une procédure médicale non chirurgicale utilisée pour traiter l’hypertrophie prostatique. Ce traitement implique l’introduction d’un cathéter dans une artère du plis de la cuisse, qui est ensuite guidée jusqu’aux artères alimentant la prostate. Des particules microscopiques sont alors injectées pour bloquer partiellement le flux sanguin vers la prostate, ce qui entraîne une réduction de sa taille, un dégonflement et une amélioration des symptômes urinaires. Il n’y a néanmoins pas de nécrose complète de la prostate, qui conserve ses fonctions de production notamment du liquide séminal qui participe à l’éjaculation.

→ Un traitement efficace sur les grosses prostates

Les résultats de l’embolisation sont très bon avec une amélioration significative des symptômes urinaires dans 80 à 90% des cas.

Les patients avec des prostates de très gros volumes (supérieur à 80 grammes) peuvent avoir un bénéfice net suite à une embolisation. En effet, les prostate de grand volume peuvent parfois être difficile à traiter à l’aide de médicaments, ou par une chirurgie qui devra être plus extensive. A l’inverse, l’embolisation n’a pas de limite de taille, puisque le traitement est réalisé par voie intra-artérielle.

Une diminution du PSA est également notée après embolisation.

→ Un traitement qui préserve les fonctions urinaires et sexuelles

L’autre avantage de cette technique est la préservation des fonctions urinaires et sexuelles et notamment l’éjaculation. Il n’y a notamment pas d’éjaculation rétrograde, ce qui en fait un traitement de choix pour les hommes jeunes qui souhaitent conserver une vie sexuelle active. L’embolisation peut être discutée comme une alternative à un traitement médical, lorsque celui-ci est compliqué d’effets secondaires par exemple (des vertiges, des troubles de l’érection ou autre). Mais l’embolisation peut également être vue comme une alternatives aux traitements chirurgicaux pour éviter les conséquences notamment sexuelles d’une chirurgie.

Les effets secondaires graves de l’embolisation de la prostate sont pratiquement inexistants (lire l’article sur les effets secondaires et sexuels de l’embolisation de la prostate), et les effets secondaires mineurs sont parfaitement maitrisés avec des médicaments, puisque le taux de ré-hospitalisation dans les suites d’une embolisation est pratiquement nul.

→ A quoi sert la prostate?

La prostate est une petite glande qui fait partie du système reproducteur masculin. D’un poids d’environ 20 à 30 grammes chez  le jeune homme elle a pour rôle principal de produire un liquide qui nourrit et transporte les spermatozoïdes. Elle permet également l’éjaculation.

En vieillissant, la taille de la prostate peut augmenter, créant ainsi une pression sur l’urètre et causant des problèmes urinaires.

Pratiquement tous les hommes connaissent une augmentation même modéré de la taille de la prostate avec l’âge, mais chez certains, cette augmentation sera plus marquée et à l’origine de symptômes notamment urinaires.

→ Les origines du grossissement de la prostate

Les causes précises de l’HBP ne sont pas entièrement comprises, mais plusieurs facteurs sont généralement associés à ce problème.

L’âge est le premier facteur de risque : l’hypertrophie bénigne de prostate touche près de la moitié des hommes de plus de 50 ans et jusqu’à 90% des hommes de plus de 80 ans.

Les hormones jouent également un rôle clé dans le développement de la maladie . Les déséquilibres hormonaux, en particulier une quantité plus élevée d’œstrogènes par rapport à la testostérone, peuvent contribuer au grossissement de la prostate.

Les antécédents familiaux de problèmes de prostate peuvent également augmenter le risque.

Enfin, certaines conditions médicales, comme l’obésité et le diabète, peuvent être associées à un risque accru d’HBP.

Si il existe un caractère génétique certains aux pathologie du grossissement de la prostate, de nombreuses causes liées au mode de vie sont aussi incriminées, supposant qu’une amélioration du mode de vie peut aussi permettre de prendre soins de sa prostate.

→ L’examen clinique

Le diagnostic de l’HBP repose généralement sur un ensemble d’arguments. L’histoire de la maladie, et les symptômes urinaires rapportés par le patient sont évocateurs du diagnostic. Le score IPSS peut permettre une estimation reproductible des symptômes qui pourra être ensuite utilisée pour juger de l’efficacité d’un traitement. Le toucher rectal peut avoir une importance pour l’évaluation de la taille de la prostate.

→Les examens  complémentaires dans le cadre d’une grosse prostate

• L’échographie

• L’échographie permet d’estimer le poids de la prostate. Le poids normal d’une prostate est d’environ 20 grammes. Il n’y a pas forcément de corrélation entre le grossissement et l’intensité des symptômes. Le poids de la prostate peut facilement atteindre 80 ou même dépasser les 100 grammes. L’échographie permet également de connaître l’impact du grossissement de la prostate sur la vessie .

• Grosse prostate et dosage du PSA

Le dosage du PSA permet d’éliminer une tumeur cancéreuse à développement intra-prostatique. Son augmentation implique généralement des examens complémentaires pour s’assurer de l’absence de tumeur.

Néanmoins une augmentation du PSA est possible lorsque la prostate grossit (en savoir plus sur l’augmentation du PSA). Certaines prostates de 250 grammes peuvent être associées à un PSA à 20ng/dL sans qu’un cancer soit retrouvé après réalisation d’une IRM et de biopsies.

• Analyse des urines (ECBU)

L’analyse d’urine permet de s’assurer de l’absence d’infection. Elle permet également de détecter d’autres pathologies comme la présence de sang dans les urines.

Dans certains cas spécifiques, d’autres examens peuvent être prescrit (débimétrie, bilan uro-dynamique, IRM, biopsies prostatiques) mais ils le sont rarement en première intention.

→ Activité physique

La pratique d’une activité sportive aide à prévenir le grossissement de la prostate. La pratique du vélo n’est néanmoins pas recommandée pour la prostate car elle peut augmenter l’inflammation prostatique et les symptômes qui en découlent.

→ La rééducation vésicale

Le but de la rééducation est d’associer des exercices, des techniques et des habitudes de vie pour augmenter le contrôle de sa vessie et de sa prostate.

→ L’exercice de Kegel

L’exercice de Kegel consiste à maintenir une contractions des muscles du pelvis et de la vessie pendant 5 secondes, puis à relâcher pendant une vingtaine de seconde. Le protocole habituel consiste en 5 séries de 10 répétitions, à répéter chaque jour. Cet exercice permet le renforcement des muscles du plancher pelvien, à la fois pour améliorer leur contraction pour initier la miction, mais également améliorer leur relachement et leur relaxation pour augmenter le débit.

→ Le contrôle de l’hydratation 

Chez les patients qui souffrent d’une hypertrophie prostatique, la restriction hydrique n’est pas recommandée. Au contraire, il est conseillé de bien s’hydrater en buvant au moins 2L d’eau dans la journée. En revanche, il est déconseillé de trop boire le soir, afin d’éviter des mictions trop fréquentes pendant la nuit.

→ Les activités de relaxation, de contrôle respiratoire, de méditation, et le yoga

Ces activités permettent également un meilleur contrôle vésical. En effet, le stress est une composante de l’activité vésicale. Aussi, les techniques permettant de lutter contre le stress permettent un meilleur contrôle vésical.

Ces activités aident à diminuer la tension musculaire pour un meilleur contrôle des muscles et des sphincters. Elle agissent principalement sur les signes urinaires de type irritatifs.

Les deux principales catégories de médicaments utilisés en première intention sont les alpha-bloquants et les inhibiteurs de la 5α reductase.

→Les alpha-bloquants :tamsulosine (OmexelⓇ , MecirⓇ

) et alfuzosine (XatralⓇ)

• Mode d’action

les alpha-bloquants sont des médicaments qui bloquent la contraction des muscles lisse, dont ceux de la vessie. Ils sont donc utilisés pour détendre les muscles de la vessie, de la prostate, et de l’urètre et donc permettre un meilleur écoulement du jet urinaire. Ces médicaments bloquent les informations reçus par certains récepteurs du corps humain, qui contrôlent habituellement à quelle fréquence, ou quelle intensité les cellules musculaires doivent se contracter. Aussi, le blocage de ces récepteurs permet l’inhibition de ces cellules, et permet le relâchement des muscles qui bloquent le débit urinaire et rendent la miction douloureuse.

. Autres informations, effets indésirables potentiels

Il est important de noter que les alpha-bloquants ne changent pas la taille de la prostate, ni dans un sens ni dans l’autre. De même, ils n’ont aucun effet sur le taux de PSA. Ceci explique que généralement la prostate continue à grossir malgré ce traitement, et les symptômes peuvent soit disparaître puis revenir (effet « lune de miel »), soit s’aggraver avec le temps.

Les effets indésirables sont également à connaître avant la mise en place du traitement, et à discuter avec le médecin qui vous prescris ce traitement. Ces effets indésirables comprennent:

• éjaculation rétrograde (au moment de l’éjaculation, le sperme est éjecté dans la vessie au lieu de passer dans l’urètre). L’éjaculation rétrograde semble plus fréquente avec l’usage de la Tamsulosine, et est souvent un facteur conduisant à l’interruption du traitement.
• fatigue, maux de têtes, vertiges (les plus fréquents)
• Hypotension orthostatique (tête qui tourne, étourdissement voir malaise lorsqu’on passe de la position assise à la position debout un peu rapidement)
• bouche sèche, gonflement des articulations ou des extrémités
• Troubles de l’érection

→ les inhibiteurs de la 5α reductase: AvodartⓇ, Chibro-proscarⓇ (finasteride et dutasteride).

• mécanisme d’action

Les inhibiteurs de la 5-alpha-réductase sont une autre classe de médicaments couramment utilisés dans le traitement de l’hyperplasie bénigne de la prostate (HBP). Ces médicaments agissent en bloquant l’action de la 5-alpha-réductase, une enzyme qui transforme la testostérone en dihydrotestostérone (DHT). La DHT joue un rôle clé dans le développement et la croissance de la prostate. En inhibant cette transformation, ces médicaments peuvent réduire le poids de la prostate et améliorer les symptômes urinaires associés à une grosse prostate.

Ces inhibiteurs ont l’avantage d’agir directement en diminuant le poids de la prostate, contrairement aux alpha-bloquants qui n’agissent que sur les symptômes. Cela peut être bénéfique pour les hommes qui ont une prostate très volumineuse.

• Autres informations et effets secondaires possibles

Cependant, comme tous les médicaments, les inhibiteurs de la 5-alpha-réductase peuvent avoir des effets secondaires. Ceux-ci incluent notamment:

• Troubles de l’érection: difficultés à établir, ou à maintenir une érectio satisfaisante
• Ejaculation rétrograde ou éjaculation douloureuse
• Troubles de la libido
• Hypertrophie des glandes mammaires (augmentation du volume des seins chez l’homme) douleurs mammaires.

• Avodart, Chibro-proscar et PSA

Les médicaments de la classe des inhibiteurs de la 5 alpha-reductase entraînent en moyenne une diminution du taux de PSA de 50%, ce qui est à prendre en compte lors de l’analyse des résultats de ce dosage.

→ La phytothérapie et les plantes pour les grosses prostates

La phytothérapie se réfère à l’utilisation de plantes et d’extraits de plantes comme traitement. Plusieurs plantes peuvent être utilisées comme remède d’une grosse prostate. Le tableau ci-dessous en fait une liste non exhaustive.

→ La TURP : Resection trans-uretrale de la prostate

Il s’agit de l’intervention chirurgicale la plus couramment réalisée pour traiter l’HBP. Dans cette procédure, un résectoscope est introduit dans la verge et utilisé pour enlever le tissu prostatique qui obstrue le flux urinaire. L’avantage principal de la RTUP est qu’elle permet généralement une amélioration significative des symptômes urinaires. Les complications peuvent être infectieuse et hémorragique. L’éjaculation n’est plus possible dans la majeur partie des cas.

→ La résection par laser Holep

→ Un traitement peu invasif des grosses prostates

L’embolisation consiste à boucher les petites artères de la prostate, et ainsi entraîner une atrophie du tissu prostatique en excès. Cette technique offre comme avantage de passer uniquement par les vaisseaux en évitant le passage au travers de la verge et ses conséquences.

→ Un traitement efficace pour les grosse prostate

Les résultats de l’embolisation sont très bon avec une amélioration significative des symptômes urinaires dans 80 à 90% des cas. Les patients avec des prostates de très gros volume (supérieur à 80 grammes) ont souvent un bénéfice certain et très rapide suite à l’embolisation.

→ Un traitement qui préserve les fonctions urinaires et sexuelles

Comme la procédure se déroule à travers les vaisseaux, aucun nerf ou structure à risque n’est touchée.  L’embolisation permet donc la préservation des fonctions urinaires et sexuelles et notamment l’éjaculation. Les effets secondaires graves de l’embolisation de la prostate sont pratiquement inexistants (lire l’article sur les effets secondaires et sexuels de l’embolisation de la prostate)