→ Un traitement « percutané », directement à travers la peau

La sclérose d’un endométriome consiste à insérer sous guidage en imagerie une aiguille au sein du kyste endométriosique de l’ovaire, puis à injecter un produit afin de « brûler » les parois et d’éviter une récidive. L’avantage est l’absence de cicatrice et un retour rapide aux activités de la vie quotidienne. Cette intervention peut permettre d’éviter une chirurgie plus complexe.

→ Le fonctionnement

A l’aide d’un guidage échographique, l’opérateur repère le kyste puis réalise une ponction, soit par voie transvaginale, soit par voie transabdominale. Il met en place un petit cathéter de quelques millimètres de diamètre dans l’endométriome, dont le contenu est évacué. Dans un second temps, un produit sclérosant, généralement de l’alcool fortement dosé est injecté afin de brûler les parois du kyste et d’empêcher à nouveau son développement.

→ Les avantages d’un traitement peu invasif

La sclérothérapie des endométriomes est un traitement très peu invasif. En effet, il n’y a aucun abord chirurgical, et tout se fait au travers d’un cathéter inséré directement à travers la peau, et mis en place de façon très précise grâce au guidage par échographie. Après une surveillance de 4 heures, la patiente peut rentrer à domicile. Le retour à une activité normale se fait habituellement dans un délai de 24 à 48 heures.

Enfin, la sclérothérapie percutannée permet de conserver la réserve hormonale de l’ovaire ce qui est avantageux chez les patientes avec un désir de grossesse ultérieur afin de ne pas compromettre la fertilité.

→ L’ENVIRONNEMENT: bloc opératoire ambulatoire

L’intervention se déroule dans une salle de bloc équipée d’une table de radiologie de dernière génération. L’intervention peut être réalisée sous sédation consciente (un anesthésiste vous passe des produits qui vous « shootent »), ou sous anesthésie générale.

→ La technique: mini-invasif et guidage en imagerie

Grâce aux différentes modalités d’imagerie (échographie par voie abdominale, échographie par voie transvaginal, guidage sous scanner), le radiologue met en place un cathéter dans le kyste d’endométriose sur l’ovaire. Généralement, le contenu du kyste est fait de sang vieilli, un peu noirâtre.

Le kyste est ensuite vidé à l’aide du cathéter, dans l’objectif de l’affaisser complétement.

Un produit de contraste (identique à ceux utilisés pour le scanner) est ensuite injecté dans le kyste pour vérifier qu’il n’y a pas de fuite vers l’extérieur.

Enfin, l’opérateur injecte de l’alcool à 97° pour brûler les parois du kyste. Cet alcool est laissé en place quelques minutes puis réaspiré.

A la fin de la procédure, les cathéters sont retirés, et le le point de ponction ayant servi d’accès est recouvert d’un pansement. Il s’agit de la seule cicatrice (millimétrique) laissée par l’intervention.

→  Les suites opératoires

La patiente est surveillé 1 heure en salle de réveil, puis retourne dans sa chambre.

La sortie de l’hôpital peut se faire après 4 heures de surveillance, après vérification de l’absence de complication par le radiologue et l’anesthésiste.

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A l’aide d’un double guidage à la fois par l’échographie et le scanner si besoin, l’opérateur place son aiguille de façon précise dans le kyste qui est ensuite vidé (contenue hémorragique ancien), puis rempli par de l’alcool qui va brûler la paroi kystique.

→ Taux de réussite de la sclérothérapie des endométriomes

Le taux de réussite technique est de pratiquement 100%. C’est l’avantage d’utiliser un guidage par imagerie: quelle que soit la position de l’endometriome, il est toujours possible de le ponctionner, soit grâce à l’échographie par voie trans-vaginale ou trans-abdominale (à travers la paroi abdominale), soit grâce au scanner si l’accès est plus difficile (kyste de localisation profonde ou haut situé par exemple). Les seuls cas qui peuvent conduire à interrompre la procédure sont les fuites de produits de contraste lors du remplissage du kyste, mais celle-ci sont extrêmement rares lorsque le kyste a été ponctionné avec succès du premier coup.

→  Résultats sur la taille de l’endométriome et sur les symptômes cliniques (douleurs)

Les différentes études montrent un taux d’amélioration significatif des symptômes et notamment des douleurs dans plus de 90% des cas après traitement. 

Les récidives après sclérothérapie sont relativement rares (inférieures à 5%). Dans environ 5 à 10% des cas, notamment lorsque l’endométriome initial était de grande taille, une seconde session de traitement peut être réalisée afin que le traitement soit définitif.

→ Résultats sur la fertilité

• dosage hormonaux:

Les études montrent que la sclérothérapie des endométriomes n’a aucun impact sur les dosages hormonaux relatifs à la fertilité (LH, FSH, AMH) ainsi que sur la réserve ovarienne.

• Taux de grossesse et natalité

Des études récentes indiquent que les patientes bénéficiant d’un traitement de leurs endométriomes avant une FIV par sclérothérapie ont un taux de naissance plus élevé et un taux d’interruption de grossesse plus faible que les patientes chez lesquelles les endométriomes n’ont pas été traités.

Bibliographie sur les résultats de la sclérothérapie des endométriomes:

[1] The Efficiency of Sclerotherapy for the Management of Endometrioma: A Systematic Review and Meta-Analysis of Clinical and Fertility Outcomes. Carlo Ronsini and al. Medicina

[2] Effect of catheter-directed ethanol sclerotherapy on ovarian reserve in patients with recurrent endometrioma: comparative analysis with primary endometriosis. J. Lee and al. European Radiology

[3] Ethanol sclerotherapy of endometriomas prior to IVF/ICSI improves progressive pregnancy and live birth rate. A. Rabattu and al, Journal of gynecologic and Obstretric Reproduction

Le risque de complication majeure suite à une sclérose d’endométriome est très faible, de l’ordre de 1%.

En cas de passage de l’alcool dans le sang, il existe un risque de coma éthylique nécessitant une surveillance intensive le temps que l’organisme élimine la dose d’alcool.

Quelques complications mineures peuvent survenir, dans moins de 5% des cas, notamment un hématome en regard du point de ponction ou dans le pelvis. Ces complications sont généralement spontanément résolutive.

Les complications relatives à un échec de ponction, une ponction accidentelle d’un organe de voisinage, ou la mauvaise diffusion du produit sont quasi inexistantes lorsque l’intervention  est réalisé par un médecin entrainé à réaliser des ponctions sous guidage par imagerie, en échographie ou scanner.

En cas de traitement incomplet, une seconde session de sclérothérapie peut être envisagée. Le traitement par sclérothérapie ne ferme la porte à aucun éventuel traitement ultérieur sur le pelvis (chirurgie ou autre).