Varices pelviennes: symptômes et causes d’une pathologie encore méconnue
→ Les varices pelviennes (connu aussi sous le nom syndrome de congestion pelvienne (SCP)), sont une cause fréquente de symptômes pelviens chroniques pouvant être à l’origine d’une importante errance médicale. Il s’agit d’une insuffisance veineuse d’origine pelvienne, avec une présentation sous forme de syndrome pelvien douloureux chronique associant douleurs, y compris pendant les rapports sexuels (dyspareunies) et varicoses superficielles dans la région pelvienne (fesses, vulves, cuisses).
→ Par des phénomènes de redistribution du flux, les symptômes peuvent parfois aussi s’étendre à l’abdomen ou aux membres inférieurs, avec des tableaux cliniques trompeurs.
VARICES PELVIENNES, POINTS CLES:
→ Les varices pelviennes expliquent 30% des syndrome douloureux pelviens chroniques
→ Le tableau clinique associe un panel de symptômes (douleurs du pelvis, douleurs pendant les rapports, varices superficielles de la région génitale) mais peut aussi s’étendre à l’abdomen (ballonements, gaz) ou aux membres inférieurs
En savoir plus sur le traitement par embolisation des varices pelviennes
Anatomie veineuse du pelvis féminin, montrant les multiples réseaux veineux par lesquels le flux sanguin remonte jusqu’au coeur. Les varices (flèches rouges) prédominent souvent à gauche.
Varices pelviennes, les symptômes
→ Les douleurs pelviennes
symptôme le plus fréquent est une douleur pelvienne. Cette douleur présente habituellement les caractéristiques d’une douleur de varice, à savoir l’apparition ou la majoration en fin de journée, favorisée par une station debout ou assise prolongée. Elle est volontiers unilatérale, et peut s’accompagner de dyspareunies (douleurs pendant les rapports), qui sont décrites comme d’apparition progressive et d’intensité plus forte après la fin du rapport.
→Les varices superficielles: varices vulvaires, du périnée ou des jambes
Les varices superficielles, de localisation vulvaire, périnéale, glutéale, ou supra-pubienne sont également fréquentes, et peuvent parfois constituer la seule plainte des patientes.
→ Les symptômes associés aux varices pelviennes: gaz digestifs, constipation, fatigue, douleurs lombaires
Plus rarement, des symptômes digestifs (inconfort, crise hémorroïdaire), urinaires (dysurie, urgenturie), ou des douleurs du rachis lombaire peuvent aussi être présent en raison des connexions veineuses décrites ci-dessus.
Beaucoup de patientes décrivent des gaz digestifs. Ceci est probablement lié au ballonnement créé par l’hyperpression pelvienne.
Enfin, comme dans tout tableau douloureux chronique, les varices pelviennes peuvent affecter la qualité de vie, ce qui se traduit par une fréquence accrue de troubles anxieux et de dépression chez les patientes atteintes.
Varices pelviennes: les causes
→ Les varices pelviennes sont causées par une incontinence valvulaire et une dilatation des veines du pelvisentraînant un ralentissement voir une inversion du retour veineux [1].
→ Les varices pelviennes atteignent classiquement les femmes ayant eu plusieurs grossesses, durant la 4ème ou 5ème décennie, mais peuvent aussi toucher des femmes plus jeunes.
→ De multiples facteurs de risques ont été décrit, notamment la multiparité, des antécédents personnels ou familiaux d’insuffisance veineuse (varices pelviennes ou varices des membres inférieurs), des troubles hormonaux comme le syndrome des ovaires polykystiques, ou encore des antécédents de pathologie ou de chirurgie pelvienne.
→ La connaissance de l’anatomie veineuse du pelvis féminin est indispensable à la compréhension de cette pathologie. Le flux veineux utérin se draine principalement sous forme de plexus qui sont de larges réseaux veineux. Tous ces plexus sont largement anastomosés entre eux, mais également avec les veines superficielles du pelvis, les veines d’origine digestive, les plexus hémorroïdaires, et les veines assurant le retour veineux des membres inférieurs. Ces anastomoses expliquent la multitude de symptôme pouvant révéler la maladie.
→ Enfin, deux variantes anatomiques responsables de sténose (rétrécissement) sur la veine iliaque commune gauche (May Turner Syndrome) et sur la veine rénale gauche (Nutcracker syndrome) ont été décrites et sont systématiquement recherchées lors de la phlébographie au début de l’embolisation.
Varices pelviennes: les risques
Cette pathologie ne présente aucun risque vital. Le pronostic est purement fonctionnel. Néanmoins, le caractère chronique et l’errance médicale prolongée qui s’associent parfois à cette pathologie peuvent entraîner une altération majeure de la qualité de vie. Il est donc nécessaire de pouvoir détecter et confirmer aussi vite que possible le diagnostic afin de mettre en place un traitement adapté et permettre un retour à une vie normale.
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Bibliographie
- Borghi C, Dell’Atti L (2016) Pelvic congestion syndrome: the current state of the literature. Arch Gynecol Obstet 293:291–301. https://doi.org/10.1007/s00404-015-3895-7
- Jurga-Karwacka A, Karwacki GM, Schoetzau A, et al (2019) A forgotten disease: Pelvic congestion syndrome as a cause of chronic lower abdominal pain. PLOS ONE 14:e0213834. https://doi.org/10.1371/journal.pone.0213834